| L'une des causes les plus fréquentes de changerment de selle c'est "j'ai un nouveau cheval, les selles que j'ai ne lui vont pas, qu'est-ce que je peux lui mettre dessus?" Ma réponse dans l'idéal c'est "rien, même pas vos fesses". Avant de monter un cheval, il faut d'abord mettre tous les voyants santé, physique et locomotion au vert. Concrètement : avant de lui grimper dessus, il faut faire connaissance, et être sûr qu'il est apte à être monté. | cliquez dessus pour aggrandir | Voici, dans l'ordre, les critères que je privilégierais : 1. la santé générale : problèmes d'ovaires, de conflits de processus épineux, de lombalgie, de maladies chroniques comme Lyme ou la piro... tout doit être identifié et posé sur la table pour savoir sur quelle base on travaille, afin d'identifier les possibles causes internes à des problèmes de selles ultérieurs. 2. l'état parasitaire. Un cheval infesté de vers aura mal au ventre. Si le ventre est gonflé et tendu, le dos risque de s'affaisser et le sanglage sera douloureux. Dos affaissé = ligne de dos raccourcie et tension altérée. La forme et la longueur de l'arçon ne seront pas justes. Mieux vaut faire une bonne coprologie et vermifuger en conséquence. 3. les dents. Si les dents ne fonctionnent pas comme il faut, l'état général de l'animal risque de ne pas être optimal car l'alimentation sera mal assimilée. De plus, les problèmes de dents créent trop de déséquilibres et de compensations sur toute la chaîne vertébrale, donc le dos, donc la selle. C'est la "porte d'entrée posturale" n°1. Et par effet ricochet : la qualité de l'alimentation - directement liée à l'hébergement du cheval. 4. les pieds. Ferré ou non, le cheval doit pouvoir prendre des appuis fermes et francs au sol : pas de sole trop fine, de talons fuyants ou fermés, de fourchettes abimées... Le cheval n'a pas de clavicules ; sa cage thoracique, sur laquelle repose sa selle, est soutenu par un groupe de muscles (les "serratus ventralis thoracis") entre ses omoplates, qui agissent comme les piliers d'un pont suspendu. Si les pieds, qui sont les ancrages de ces piliers, sont défectueux, la cage thoracique s'affaisse et le garrot s'effondre entre les épaules. Garrot pas à sa place = selle mal choisie. Porte d'entrée posturale n°2. | | 5. l'ostéopathie. Identifier les principaux blocages mécaniques, pour comprendre où sont les points de force et les faiblesses de chaque cheval. A compléter par toutes les autres spécialités de travail physiologique : shiatsu, physiothérapie... chaque cheval possède sa sensibilité à l'une ou l'autre méthode. 6. le comportement, les déplacements. En connaissant votre cheval et ses réactions, vous serez plus à même de comprendre ce qu'il aime ou n'aime pas lors des essais de selle. Donc travaillez à pied, à l'épaule, en longe, en longues rênes... Vous allez ainsi commencer le travail de musculation nécessaire à l'acte de porter un cavalier sur son dos. Un mois de travail à pied, 3 fois par semaine = une locomotion qui se régule, un équilibre qui s'améliore, une dissymétrie naturelle qui s'atténue | | Et là, seulement là, on aura un état physique optimal pour le choix de la selle qui permettra d'éviter le passage trop fréquent du sellier par la suite. Reste l'état psychologique à prendre en compte, mais ça, c'est une autre question... |